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Dieselgate Renault

En 2015 naissait le scandale de pollution automobile, nommé le « Dieselgate ». Ce scandale industriel et sanitaire était lié à l’utilisation par le groupe Volkswagen, de 2009 à 2015, de différentes techniques visant à réduire frauduleusement les émissions polluantes de certains de ses moteurs diesel et essence lors des tests d’homologation.

L’affaire du Dieselgate ne tarda pas à toucher le monde entier et d’autres constructeurs automobiles tels que Renault en France.  C’est un rapport publié en 2016 par la commission d’enquête Royal qui révéla que les véhicules RENAULT concernés seraient parmi les plus polluants, en conditions de route réelles. Cette commission a été mise en place en 2015, composée de plusieurs acteurs tels que des associations (dont l’association France Nature Environnement), des représentants du gouvernement, des décideurs politiques et des instituts techniques. Cette commission a effectué des tests de contrôle des émissions d’oxyde d’azote (NOx) et de CO2 sur 86 véhicules représentatifs du parc automobile français.

L’entreprise RENAULT est visée par une enquête judiciaire depuis janvier 2017 pour défaillance des deux dispositifs anti-pollution (la vanne EGR et piège à Nox). Depuis septembre 2019, une action collective a également été lancée par Maître Elias Bourran, avocat au Barreau de Paris, sur la plateforme V pour Verdict afin de demander réparation pour tromperie aggravé et pratique commerciale trompeuse. Elle vise à demander le remboursement d’une partie de la valeur des véhicules concernés par le scandale. 

Nous avons souhaité interviewer l’association France Nature Environnement afin d’échanger sur cette action collective, sur leur vision du Dieselgate et sur leur expérience en tant que membre de la commission Royal :

 

Pourriez-vous vous présenter? 

Je suis Anne Lassman-Trappier, référente qualité de l’air de France Nature Environnement (FNE), la fédération nationale des associations de protection de l’environnement.

Comment FNE travaille sur le sujet du Dieselgate depuis le scandale Volkswagen de pollution automobile en 2015 ? 

FNE s’inquiète de l’impact des émissions du diesel sur la santé depuis de nombreuses années. En 2012 déjà, nous avions lancé la campagne « Le diesel tue ». Un jour de grands départs en vacances, nous avions fait apparaître ce slogan en nettoyant la pollution collée aux murs du périphérique à Paris. Depuis le scandale du Dieselgate, nous avons participé aux travaux de la commission d’enquête dite « Royal », qui a testé les émissions des voitures diesel en condition réelle de conduite et qui a révélé que de nombreux véhicules émettaient beaucoup plus de dioxyde d’azote et de CO2 que la norme sous laquelle ils étaient vendus. Nous avons milité avec succès pour que la pastille Crit’Air 1 ne soit pas accordée aux véhicules diesel, dans le cadre notamment de nos travaux au sein du Conseil National de l’Air.

Quelle est votre vision du scandale du Dieselgate visant actuellement le constructeur Renault ? 

Renault, mais aussi PSA, Fiat-Chrysler et VW, font aujourd’hui l’objet d’une information judiciaire par le parquet de Paris pour « tromperie sur la qualité substantielle et les contrôles effectués avec cette circonstance que les faits ont eu pour conséquence de rendre les marchandises dangereuses pour l’homme ou l’animal ». FNE s’est portée partie civile dans cette procédure judiciaire contre ces quatre groupes automobiles. La suspicion de fraude concernant Renault est particulièrement forte. La plage de fonctionnement du système de dépollution serait très limitée et les véhicules de la marque ont été parmi les « pires » champions des émissions réelles constatés par les tests en condition réelle de conduite.

Que pensez-vous du lancement d’une action collective en France ? 

C’est un levier pour pousser les constructeurs automobiles à agir en France. Aux Etats-Unis et plus tardivement en Allemagne, les autorités ont imposé aux constructeurs de rappeler les véhicules tricheurs et de rendre conforme aux normes d’émissions, ou alors de les rembourser à leurs propriétaires. En France, seuls 5% des véhicules auraient été rappelés, et les travaux de la commission d’enquête n’ont pas été poursuivis par l’actuel gouvernement. FNE ne cesse de demander la réactivation des travaux de cette commission. Le rappel des véhicules trop polluants doit être réalisé afin de protéger la santé publique.

Y-a-t-il d’autres moyens pour agir / Comment les citoyens peuvent-ils agir ? 

Les citoyens ont déjà commencé à agir en se détournant fortement des véhicules diesel, dont la part dans les ventes a chuté de 20%. Pour leurs déplacements d’autres se tournent davantage vers le train et les transports collectifs. Les plus engagés troquent leur voiture, ou plus souvent la 2e voiture d’un ménage, pour un vélo à assistance électrique ou passent par la location entre particuliers pour leur besoin ponctuel d’un véhicule. Doucement, mais profondément, la prise de conscience écologique modifie notre rapport à la voiture individuelle et c’est une excellente nouvelle pour le climat et pour notre santé !

 

 

Venez nous rencontrer à la conférence de presse & réunion d’information publique qui aura lieu à Bonneville le 08 janvier 2020, co-organisée avec France Nature Environnement – INSCRIPTION ICI

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